Bio
Le fil commence en 1952 à Ste-Foy. Jumelle avec un garçon Yves. On a grandi à Cap-Rouge, une enfance douce et rêveuse sur la ferme. Le nom Philippe dans mon nom Marie Philippe, vient de mon grand-père Philippe Hamel, pour qui j’ai une grande admiration. Il était l’un des précurseurs de la nationalisation de l’électricité avec René Chalout, Oscar Drouin et Ernest Grégoire. Il était continuellement en tournée dans la province et c’est mon père qui,souvent, lui servait de chauffeur. Quand vint le temps pour lui d’élever une famille, notre père chercha donc à nous éloigner de la société et devint agriculteur. Nous étions 5 enfants, nous n’avions pas de voisins pour jouer et nos seuls contacts avec les jeunes de notre âge était à l’école, à Noël et à Pâques. C’est d’ailleurs grâce à cet isolement que j’ai connu la solitude et me suis mise à l’aimer profondément. Elle a toujours eu une place importante dans ma vie.
Mon père était aussi un maniaque de musique. Il avait installé 18 boites de son tout autour du salon, dans les murs, le plafond et le plancher, une sorte de surround 18.1, version Guy Hamel. Nous avions aussi un piano droit un Gerhard Heintzman, qui est devenu mon confident et qui ne m’a jamais quitté.
La Chant’Août (1975) a été le départ. J’ai reçu une aide considérable à cette époque, je pense à la L’Ostradamus, et surtout à Pierre Levasseur, qui a cru en moi et qui m’a supportée pendant plusieurs années. Quand plus tard j’ai rencontré Réhjean Rancourt, qui venait de faire un succès avec Daniel Lavoie, à notre première rencontre il me dit : « Toi je t’avais remarquée à la Chant’août. T’en a mis du temps! En effet j’avais mis plus de dix ans. Mais dans ces dix années jamais je n’avais cessé de composer, chanter et travailler comme choriste.
Avec Jean Pierre Bonin, mon complice depuis toujours, nous créons un premier album, qui sort en février 1987, en co-production avec le français Jean Jacques Souplet. Le second, enregistré à la maison (en 1989, fallait le faire), en partie grâce au Prix Ciel-Raymond Lévesque qui m’a aidée dans l’achat de l’équipement, sort en septembre 1990 au Québec et en France. Puis, en 1993, pause avant d’entreprendre la production du troisième album, je joue le rôle de Marie Dorval dans Sand et les Romantiques de Luc Plamondon et Catherine Lara, au Théâtre Le Gymnase, à Paris. Je dois dire ici que je considère ce livret comme un des meilleurs de Luc, et que travailler avec Catherine Lara, côtoyer ce talent, cette générosité, fût pour moi une expérience inoubliable. Pendant ce temps, à Montréal la compagnie de disques se débattait avec des problèmes financiers qui mettaient en danger la production de notre troisième album. Je vivais sur un fil tendu de Paris à Montréal : à un bout le bonheur alors qu’à l’autre tout était en train de s’écrouler.
Grâce à Musique Action on a pu faire l’album et le sortir. Parution en octobre de Marie Philippe III, Jamais trop de tendresse, entièrement enregistré live au théâtre du Gesù. On a loué le théâtre pour 3 semaines, fait venir le mobile de Karisma pour 3 jours, ensuite transporté le mobile chez nous pendant 2 semaines pour mixer. Mais dans l’année qui suit la compagnie de disque ferme ses portes et l’album meurt au feuilleton…
Et tout-à-coup un appel téléphonique me ramène à mes premières amours : la musique de théâtre! S’ensuivent de nombreuses productions des pièces de Léo Lévesque, ainsi que 2 productions pour le théâtre du Boléro (L’éclat de soie de Mario Borges et L’exécution de Marie-Claire Blais). Puis Jean Pierre et moi avons créé la musique de 5 productions de théâtre-équestre avec Caval-Art.
Enfin, bien que cela ne se sache pas, je compose de plus en plus. Les tiroirs sont pleins et il est temps maintenant d’ouvrir les portes de l’atelier. Depuis plus de 4 ans, je travaille avec Luc Papineau sur un projet audio- visuel : Entre veille et sommeil. Nous en sommes à travailler à sa diffusion.
La suite est écrite dans le brouillard opaque de l’avenir, qui a autant besoin de liberté que moi-même…